Selon l’exemple des Pontifes Romains nos prédécesseurs, nous nous sommes engagés à faire croître et à enrichir d’honneurs particuliers, de privilèges et de grâces spirituelles, selon les temps et les circonstances, les pieuses unions instituées pour exercer des œuvres de piété et de charité, de quoi la religion chrétienne reçoit d’abondants fruits spirituels.

Nous savons bien que mérite d’être comptée parmi celles-ci l’Union Apostolique du Clergé, qui porte le nom du Sacré-Cœur de Jésus. Cette Société, en effet, fondée pour la première fois en France en 1862 avec l’objectif précieux de confirmer et sauvegarder l’unité du clergé, se propose à tous ses membres, au travers des devoirs de charité, avec une manière d’être uniforme; en sorte que, dispersés dans le monde chrétien, ils se sentent liés par un lien d’amour fraternel, avec le consentement, ou mieux la faveur de l’Ordinaire du lieu.

En à peine soixante ans, avec la faveur de Dieu, elle s’est tellement accrue qu’à présent elle est présente dans de nombreux diocèse du monde, en Europe, en Amérique du Nord et du Sud, en Australie, en Chine, dans les Indes orientales et d’autres régions lointaines, où elle fleurit merveilleusement et porte de très abondants fruits de piété et de sainteté.

Les Pontifes Romains nos prédécesseurs, Pie IX, Léon XIII et, récemment, Pie X, n’ont pas hésité à louer et à recommander à plusieurs reprises ladite Union par des documents publics, ni à la favoriser et à l’enrichir de nombreuses indulgences et privilèges.

Aujourd’hui, le Supérieur général actuel de cette Union, notre cher fils Louis Lamerand, désirant promouvoir davantage l’Association Mère et ses filiales et voulant leur donner une direction selon les lois du Code de Droit Canonique promulgué depuis peu, nous a adressé une supplique afin que, suppléant, si cela est nécessaire, aux défauts qui se seraient introduits jusqu’à ce jour dans l’érection et l’association des filiales, nous daignons ériger ladite Association au rang de Primaria pour tout le monde catholique; et nous, nous souvenant des mérites particuliers envers la religion avec lesquels l’Union est recommandée, nous croyons très volontiers opportun d’agréer ces désirs. Les choses étant ainsi, après avis de NN. EE. les Cardinaux de la Congrégation pour l’Interprétation des Décrets du Concile de Trente,

par notre autorité,
étant corrigés tous les défauts éventuels apparus jusqu’à ce jour
dans l’érection, les agrégations et les adhésions,
nous constituons
l’Union Apostolique des Prêtres Diocésains

dont le siège est dans la chapelle S. Denis de la Basilique du Sacré-Cœur de Jésus, sur le Mont des Martyrs (Montmartre) de Paris; ainsi donc par notre Autorité Apostolique, par la présente lettre et à perpétuité, nous l’établissons comme Primaria pour tout le monde catholique en sorte qu’elle soit réellement et puisse être reconnue comme Union Mère et personne juridique, selon les normes du Droit, avec les droits afférents et les privilèges propres.

De plus, par notre Autorité Apostolique, au travers de la présente lettre, nous concédons au Supérieur de cette Union érigée par Nous comme Mère ou Primaria et aux responsables présents et à venir la faculté d’agréger légitimement toute autre association du même nom et du même genre, déjà érigée dans le monde ou qui serait constituée dans l’avenir, pourvu que soit observée la forme établie par la Constitution de notre prédécesseur Clément VII et les autres constitutions apostoliques publiées précédemment, et de leur communiquer licitement toutes les indulgences et grâces spirituelles concédées par le Siège apostolique à ladite Union Primaria, pour qu’elles soient en mesure de les communiquer aux autres.

En outre, le Supérieur général de la même Union nous ayant prié humblement de bien vouloir modifier quelque peu les indulgences concédées par notre prédécesseur Pie X par Lettre Apostolique du 28 décembre 1903  “sub Anulo Piascatoris” (sous l’anneau du pêcheur), en y ajoutant quelques privilèges et grâces spirituelles, Nous, après avoir entendu le Cardinal Grand Pénitencier, décrétons ce qui suit et, par la miséricorde de Dieu Tout-puissant et l’autorité des Saints Apôtres Pierre et Paul, concédons l’Indulgence Plénière à tous et à chacun des prêtres qui entreront à l’avenir dans ladite Union, dès le premier jour de leur adhésion à celle-ci, et de la même manière au jour où, après l’apprentissage, ils feront profession et, en même temps, sincèrement repentis et confessés, célébreront le Saint Sacrifice de la Messe, puis par ailleurs laisseront monter vers Dieu des prières pour la paix entre les Princes chrétiens, pour l’extirpation de l’hérésie, pour la conversion des pécheurs et l’exaltation de la Sainte Mère Eglise; de même Nous concédons, par la miséricorde du Seigneur, l’Indulgence plénière et la rémission de tous leurs péchés aux prêtres déjà adhérents de ladite Union comme à ceux qui le seront à l’avenir qui, participant chaque année à l’Assemblée générale nationale ou diocésaine prévue dans les Statuts, réciteront l’Acte de consécration au Sacré-Cœur de Jésus: Domine Jesu Redemptor avec l’Acte de consécration à la Vierge Marie: A Te uno animo et accompliront les autres exercices de piété prescrits.

Chaque fois que, dans les rencontres de ladite Union, qui se font chaque mois, les prêtres inscrits répéteront les mêmes actes avec un cœur au moins contrit, Nous leur concédons [une indulgence de] sept années et autant de quarantaines.

De plus, chaque fois que, toujours avec un cœur contrit, ils réciteront l’Acte de consécration à la Vierge, Nous leur accordons [une indulgence de] trente jours, selon la coutume de l’Eglise.

De plus, en la fête du Sacré Cœur de Jésus, titulaire de ladite Union, Nous concédons l’Indulgence plénière aux prêtres membres de celle-ci qui accompliront les œuvres de charité prescrites; et, selon notre bon plaisir, nous commuons l’Indulgence partielle de cent jours, concédée par Pie X aux mêmes membres par la Lettre Apostolique susmentionnée, en Indulgence plénière tant pour soi que pour les autres qui accompliront les mêmes œuvres pieuses, pourvu qu’ils accomplissent les œuvres de piété prescrites pour gagner les indulgences plénières.

Nous voulons également que le privilège de l’autel personnel concédé par notre prédécesseur pour trois fois par semaines soit étendu aux membres à quatre jours par semaine.
De plus, nous accordons aux membres présents et à venir de l’Union Apostolique d’adjoindre aux crucifix l’indulgence dite “Toties quoties” et aux Rosaires les indulgences des Pères Dominicains (à l’exclusion des indulgences propres aux fidèles inscrits à la Fraternité du Rosaire), tout comme nous prorogeons à perpétuité l’application aux Rosaires des indulgences des Pères de la Sainte Croix.

Enfin, le même Supérieur général nous ayant demandé pour tous les prêtres de l’Union Apostolique la faculté de bénir et d’imposer sous une formule unique les cinq scapulaires, et en accédant aux requêtes reçues du Cardinal Préfet de la Sacré Congrégation des Rites, Nous concédons volontiers aux prêtres actuels et futurs de ladite Union Apostolique, pourvu qu’ils soient régulièrement munis de cette faculté, le pouvoir de bénir et imposer les cinq scapulaires sous une unique formule; Nous leur donnons aussi la faculté, en cas de grand concours de fidèles ou de pèlerinages ou de missions, de bénir ensemble ces scapulaires, avec dispense de consigner les noms de chaque inscrit, comme cela est prévu pour un scapulaire.
De plus, nous décidons que les membres susdits, s’ils le veulent, pourront appliquer les indulgences plénières et partielles pour l’expiation des fautes et des peines des défunts.

Nous décrétons que les présentes Lettres devront rester et demeurer fermes, valides et efficaces et obtenir leurs effets propres pleinement et intégralement, pour qu’elles soient un soutien entier à ladite Pieuse Union aujourd’hui et à l’avenir selon comment elle a été érigée par Nous; ainsi doit-on en juger, et dès à présent serait nulle et non avenue toute chose contraire, même effectuée avec autorité, sciemment ou non.
Nous décrétons donc que, pour le reste, soient scrupuleusement observées les conditions ajoutées dans la susdite Lettre de notre prédécesseur.
De plus, Nous voulons que soit accordée aux copies de cette Lettre, c’est-à-dire aux exemplaires, même imprimés, souscrits par quelque notaire public et munis du sceau de quelque personne ecclésiastique autorisée par sa dignité ou son office, la même foi qui serait accordée à la présente, si elle était exhibée et montrée. Nonobstant toute chose contraire.

Donné à Rome, près de Saint Pierre, avec le sceau de l’Anneau du Pêcheur, le 17 avril 1921, l’an sept de notre pontificat.

P. card. Gasparri
Secrétaire d’Etat